Choix d'un folio Manuscrit C

Developed in conjunction with Ext-Joom.com

Imprimer

Ms C 23v

s'enfuit. Je suis prête à donner ma vie pour eux, mais mon affection est si pure que je ne désire pas qu'ils la connaissent. Jamais avec la grâce de Jésus, je n'ai essayé de m'attirer leurs coeurs, j'ai compris que ma mission était de les conduire à Dieu et de leur faire comprendre qu'ici-bas, vous étiez, ma Mère, le Jésus visible qu'ils doivent aimer et respecter.

Je vous ai dit, Mère chérie, qu'en instruisant les autres j'avais beaucoup appris. J'ai vu d'abord que toutes les âmes ont à peu près les mêmes combats, mais qu'elles sont si différentes d'un autre côté que je n'ai pas de peine à comprendre ce que disait le Père Pichon : «Il y a bien plus de différence entre les âmes qu'il n'y en a entre les visages.» Aussi est-il impossible d'agir avec toutes de la même manière. Avec certaines âmes, je sens qu'il faut me faire petite, ne point craindre de m'humilier en avouant mes combats, mes défaites ; voyant que j'ai les mêmes faiblesses qu'elles, mes petites soeurs m'avouent à leur tour les fautes qu'elles se reprochent et se réjouissent que je les comprenne par expérience. Avec d'autres j'ai vu qu'il faut au contraire pour leur faire du bien, avoir beaucoup de fermeté et ne jamais revenir sur une chose dite. S'abaisser ne serait point alors de l'humilité, mais de la faiblesse. Le bon Dieu m'a fait la grâce de ne pas craindre la guerre, à tout prix il faut que je fasse mon devoir. Plus d'une fois j'ai entendu ceci : ‑ «Si vous voulez obtenir quelque chose de moi, il faut me prendre par la douceur; par