Choix d'un folio Manuscrit C
Ms C 11r
O ma Mère, de quelles inquiétudes on se délivre en faisant voeu d'obéissance ! Que les simples religieuses sont heureuses ! Leur unique boussole étant la volonté des supérieurs, elles sont toujours assurées d'être dans le droit chemin, elles n'ont pas à craindre de se tromper même s'il leur paraît certain que les supérieurs se trompent. Mais lorsqu'on cesse de regarder la boussole infaillible, lorsqu'on s'écarte de la voie qu'elle dit de suivre sous prétexte de faire la volonté de Dieu qui n'éclaire pas bien ceux qui pourtant tiennent sa place, aussitôt l'âme s'égare dans des chemins arides où l'eau de la grâce lui manque bientôt.
Mère bien-aimée, vous êtes la boussole que Jésus m'a donnée pour me conduire sûrement au rivage éternel. Qu'il m'est doux de fixer sur vous mon regard et d'accomplir ensuite la volonté du Seigneur ! Depuis qu'Il a permis que je souffre des tentations contre la foi, Il a beaucoup augmenté dans mon coeur l'esprit de foi qui me fait voir en vous, non seulement une Mère qui m'aime et que j'aime, mais surtout qui me fait voir Jésus vivant en votre âme et me communicant par vous sa volonté. Je sais bien, ma Mère, que vous me traitez en âme faible, en enfant gâtée, aussi je n'ai pas de mal à porter le fardeau de l'obéissance, mais il me semble, d'après ce que je sens au fond de mon coeur, que je ne changerais pas de conduite et que mon amour pour vous ne souffrirait aucune diminution s'il |
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